Au commencement …
L’histoire de la médecine vétérinaire retrace l’évolution des soins aux animaux depuis les premiers temps de leur domestication jusqu’à la création et au développement d’une profession spécifique chargée de la médecine et de la chirurgie des espèces domestiques et sauvages.
Primitivement empiriques et confinés aux professions en contact avec les animaux (pasteurs, bergers, métayers), les soins aux animaux concernent d’abord le bétail et restent longtemps extrêmement rudimentaires, jusqu’à la domestication du cheval. Le prestige de cet animal et l’importance de ses fonctions civiles et militaires poussent alors les autorités et les classes aisées à s’intéresser à sa santé et à développer, en Orient comme en Occident, le champ de l’hippologie et de l’hippiatrie.
En Occident, Grecs, Romains, Byzantins et Arabes participent tour à tour à la préservation et à l’enrichissement de ces vastes connaissances, que le développement du christianisme va progressivement mettre sous le boisseau. Après une longue période de stagnation où les pratiques empiriques mêlent superstition et charlatanisme, la Renaissance, puis les Lumières, apportent des avancées considérables dans le domaine de l’anatomie, de la médecine et de la chirurgie humaines et animales.
En Europe, la création, en 1762, de l’enseignement vétérinaire constitue le véritable acte de naissance de la profession. Il essaime rapidement à partir de la France et prouve lentement son utilité dans une Europe dont les conflits incessants consomment quantité de chevaux et favorisent le développement des épizooties. Luttant contre les empiriques implantés depuis plusieurs siècles dans les campagnes (maréchaux-ferrants, guérisseurs, marchands de bestiaux, bergers), les vétérinaires finissent par s’imposer dans la dernière partie du xixe siècle.